Printemps 97. La Foulée Angérienne, association sympa de coureurs sympas


27 avril 97, Marathon du Loir , à Saint Sylvain d'Anjou. La douceur angevine s'estompe après 2 h 30 de course...

27 Avril 97 . Marathon du Loir, à Saint Sylvain d'Anjou. Gérard vient d'arriver, un peu avant moi, mais surtout beaucoup plus frais !

1er juin 97. 15 km de La Brousse, près de Matha

7 Septembre 97. Luchon, départ devant les Thermes pour une montée de 18 km, et arrivée 1170 m plus haut

7 Septembre 97. Montée Luchon-Superbagnères, 18 km

7 septembre 97, arrivée à Superbagnères, 1800 mètres. En plein brouillard.

26 octobre 97, 11 heures du matin, je viens de passer le 1er ravitaillement, sur le Causse du Larzac

25 octobre 97 . Village caussenard perché, Revens attend les 1090 coureurs du Trail des Templiers, le lendemain. Situé vers le 50eme kilomètre de la course, c'est le 3eme et dernier ravitaillement

25 octobre 97. Nant (Aveyron), Dans les Gorges de la Dourbie, la veille du départ du Trail des Templiers. Village devenu maintenant un des hauts-lieux de la course nature de grand fond

26 octobre 97. 7 h 45 . A 1/4 d'heure du départ, à 10 h30 de l'arrivée. Il fait froid, mais je ne fais pas beaucoup d'échauffements, il me reste juste 65 km pour ça !!!

26 octobre 97, 8 h du matin. Brouillard sur Nant, et zéro degré. C'est parti pour une journée d'aventure pour 1090 fêlés de grand fond

26 octobre 97. 10 h05 . La Couvertoirade, cité Templière, 18eme kilomètre. Malgré le décor, ce n'est pas un chemin de croix !

26 octobre 97. 13 h 40 le 43eme kilomètre, sur le Causse du Larzac

26 octobre 1997, 16h30. Course des Templiers. Encore une descente en bonne pente. La file de droite se retient à une corde, la file de gauche sont les coureurs pressés et téméraires !

La belle course de cette année, pour une fois, ce n'est pas un marathon. Bien sûr, j'en fais un, comme l'an dernier, à St Sylvain d'Anjou, mais c'est plutôt en fin d'année que l'évenement a lieu.
Après avoir coupé pour soigner ma tendinite rotulienne ( cf. fin 96 ), je reprends la compétition par les 15 km de Melle, en Deux-Sèvres. Comme l'an dernier, 3 tours de 5 km épicés de 2 bonnes côtes. 1 h 05'35
Je prépare ensuite le marathon de St Sylvain, et j'inclus 2 semi-marathons que je fais à allure tranquille. Tout d'abord à Angliers, un semi sans trop de saveur, pas d'ambiance, souvent seul sur la route, 1 h 38'38.
Je refais aussi Croix Chapeau, et là aussi, le nombre d'engagés est mince : 45 seulement. J'essaie de garder une allure que je pourrais avoir sur le marathon : 1 h41' 22
C'est parti pour St Sylvain d'Anjou, le 27 avril.
L'an dernier j'avais l'impression d'être passé à côté, dans ce marathon, en 3 h46, alors que j'étais bien préparé. Ce sera légèrement mieux cette année, mais pas top ! 3 h 41 '40. Le vent qui nous pousse dans la premiere partie m'a sans doute fait partir trop vite pour mes possibilités sur la distance. Et bien sûr, vent favorable au départ = vent de face au retour, merci M. de la Palisse.
Enfin, le paysage est joli, les organisateurs sympas, tout n'est pas négatif...
Je retourne aussi à La Brousse, le 1er juin pour le 15 km local, je connais bien le circuit maintenant. Bon petit chrono, 1 h 03'31
Et je commence la préparation de mon trail ( course nature sur sentiers et chemins ) de fin octobre. Ca se passe à Nant, dans l'Aveyron, dans les Gorges de la Dourbie, environ 25 km au sud de Millau. C'est du long, très long ! 65 km au menu, 1600 m de dénivellé cumulé composé pour l'essentiel de montées et descentes entre le causse et la Dourbie. 3 ravitaillements seulement, il est obligatoire d'emmener sa boisson et des barres de céréales, ou assimilés.
Le 23 juin, dans le cadre de cette préparation, je retourne courir à Salers, dans le Cantal, où j'étais déjà allé en 1990. La météo est pourrie !!! J'y vais seul, cette fois, pas d'accompagnateur. Les essuie-glace n'arrêtent pas pendant tout le trajet, la veille de la course. Etant seul, j'ai prévu de passer la nuit au camping local. Je monte donc ma petite tente, sous la pluie. Je redescend dans le bourg pour dîner avec des pâtes comme il se doit (sucres lents ! ). Je reviens au camping : la pluie est passée à travers la toile, et tout est mouillé à l'intérieur. Quel cirque !!! heureusement, je n'avais pas sorti mon duvet de la voiture, enfin quelque chose de sec.... Je bascule 2 sièges arrières de ma Renault 19 et finalement, je passe une bonne nuit dans la voiture. Petit déj' au lit ( j'avais mon thermos de thé... ) et chose bizarre : il pleut
Le parcours est légèrement différent de celui de 1990, 25 kilomètres, 800 m de dénivellé. Le terrain est gorgé d'eau, les chaussures sont lourdes, mais bon, encore une fois, un coureur à pied, surtout course nature est rustique et accepte ce qui se présente. On ne m'a pas forcé à venir, ni à prendre le départ !!! je boucle ça en 2 h 31 '34
Il reste 4 mois avant le grand moment.... Je mets en pratique un nouveau rythme d'entrainement : 2 semaines assez difficiles suivie d'une semaine de récup ou je diminue de moitié le kilomètrage. Puis 2 nouvelles semaines où j'augmente encore le kilomètrage, 1 semaine de récup.... et ainsi de suite, avec un maxi 4 semaines avant le Trail des Templiers ou j'enchaîne une sortie de 33 km, puis 15 le lendemain, puis 14, puis 19 après 1 journée de repos ( quand même, faut pas pousser ! ). Ensuite, je diminue progressivement jusqu'à la date de la course pour "faire du jus". Une fois par semaine, je prends aussi mon petit sac à dos, avec la poche à eau pour m'habituer à courir avec. Mes longues sorties sont faites aussi en "rando-course", alternance de course et moments de marche, puisque je n'envisage pas de faire les 65 km en courant sans arrêt.
Je profite de nos vacances à Luchon pour faire encore une fois la montée Luchon-Superbagnères, en 1 h 48'09. Vu les côtes qui m'attendent à Nant, ce n'est pas inutile !
Et le 26 octobre arrive....On est arrivés la veille, réservé une chambre d'hôte dans un petit village ( 4 maisons ) perdu au milieu du Larzac. Le départ est à 8 heures du matin, il fait zéro degrés en cette fin d'octobre, il y a du brouillard au fond de la vallée. C'est quand même l'effervescence. Je n'en mène pas large, mais je ne donnerais pas ma place !!! Je pars très très tranquillement, les 2 ou 3 premiers km sont sur la route, ce sera les seuls, tout le reste est en nature. Dès que la route s'élève, le soleil apparait, et nous fait du bien.
La veille, on a prévu avec Claudie des points de rencontre, points-photos, points-bisous pour encouragements. On prévu le premier à La Couvertoirade, cité Templière par excellence, tous les vieux murs rappellent ce temps passé. Une des caractéristiques d'un trail est de n'avoir pas de kilométres marqués, nulle part. On part, on arrive. Entre les deux, pas de repères, il faut gérer son effort. C'est une grosse différence avec la route où on calcule sans arrêt le temps par kilomètre. La sensation d'aventure est bien plus forte que sur la route.
D'après mes calculs, La Couvertoirade est à environ 18 km, j'estime environ 2 h de course. Le problème c'est que quand on quitte la route pour prendre le sentier qui monte sur le causse, un énorme bouchon se forme. Plus de 1000 coureurs arrivent presque en même temps sur un passage étroit, où un seul coureur à la fois peut passer. Bouchon. 10 à 15 minutes à piétiner alors qu'il reste au moins 60 bornes, ça le fait pas !!!
Une fois sur le causse, j'augmente l'allure pour essayer d'arriver à peu près à l'horaire qu'on a fixé, et ne pas se manquer, comme à New York ( cf. année 91 ). Ca m'énerve un peu de gaspiller des forces dans cette premiere partie... J'arrive bien à 10 heures à La Couvertoirade, et Claudie m'attend près de la lavogne qu'on avait repéré la veille. Photo, bisou, c'est reparti vers le 1er ravitaillement quelques km plus loin. Je prends un litre de boisson énergétique que je remets dans ma poche à eau, dans mon sac à dos, je m'asseois 2 ou 3 minutes, mange une banane, et c'est reparti. Le parcours sur le causse est assez roulant, pas plat, mais des pentes assez tranquilles. Après 3 heures de course, la premiere bonne descente arrive, dans une forêt, un sentier parmi les rochers, pendant 2 ou 3 km, pente sévére. En bas, c'est un très bel endroit : les source du Durzon, belle résurgence qui sort d'une grotte ou les fontaines pulsent leur eau dans un gros bouillonnement. Dans son infinie bonté, l'organisation a rajouté à cet endroit un point où se ravitailler en eau, et des tables de massages. Je prends un 50 cl de vittel, et je continue mon chemin, pas de temps à perdre en massage. Il est presque midi, la gelée du matin a fait place à un soleil qui devient bien chaud. Surtout dans la montée toute rectiligne d'un ravin, sur un chemin blanc sans une trace d'ombre. Ca transpire... En haut, on coupe une petite route où Claudie m'attend.
Le parcours continue sur le causse, jusqu'au 2eme ravitaillement, à Saint Sauveur. De nouveau je remets 1 litre dans ma poche à eau, une petite pause. Pour avoir étudié le parcours, je sais que le prochain et dernier ravitaillement est juste en face, mais il faut descendre dans la vallée, 350 m plus bas, puis remonter sur l'autre versant. Il est 14 h 20, ça fait plus de 6 heures de crapahut, et je sais qu'il faut être avant 16 heures à Revens, car ils ont prévu d'arrêter et de faire abandonner tous les concurrents qui ne seraient pas dans ce délai, pour des raisons de sécurité. Malgré des jambes en compote, j'attaque donc la descente, un petit coucou à Claudie en bas, et la montée, en plein cagnard ( même fin octobre, mais on est près de la méditerrannée ). Bien cuit par le soleil et les kilomètres, j'arrive à Revens à 15 h 40. Là, je prends mon temps, je sais qu'ils ne m'empêcheront pas de repartir, on a fait environ 50 kilomètres. Je remets de la boisson, je reprends une banane, 1 ou 2 barres de céréales, 1 berlingot de lait Nestlé concentré, et je me pose sur un banc pendant 5 à 10 minutes.
Les 15 derniers km sont terribles, avec une descente infernale ( par endroit, il y a des cordes pour se retenir...) Le jour commence à diminuer lentement. Quelques kilomètres dans la vallée puis on attaque une montée rectiligne dans un bois de noisetiers, 3 km à 10%. Une concurrente, Myriam, se trouve dans le même état de fatigue que moi, c'est également son premier trail aussi long. Nous nous encourageons mutuellement. En haut de ce petit sommet, le Roc Nantais, il fait presque nuit. Nous voyons les lumières de Nant, 350m plus bas dans la vallée. Il faut encore se faire une descente. On voit à peine le sentier, on le devine plutôt. Des bénévoles de l'organisation viennent au-devant des trailers avec des lampes frontales, et on termine comme ça. Dans le dernier kilomètre, enfin plat, nous retrouvons des forces pour finir assez rapidement, presque au sprint, incroyable !!! et à 18 h 20 je foule le tapis rouge qui couvre la route sur les 10 mètres précédant l'arrivée.
Encore une bonne journée, et un plein de souvenirs à mettre dans l'armoire !!! Quelques jolies ampoules se découvrent sous la douche, heureusement, je ne les ai pas senties pendant la course.
Je suis 638eme, mais le classement ne me préoccupe pas trop.
Je suis content de l'avoir fait, mais contrairement aux marathons, je n'envisage pas de refaire des trails aussi longs.
Je me repose ensuite, bien que la récupération se passe bien. Apparemment, ces courses sur sentiers, même longues sont moins agressives pour les muscles et les tendons que le bitume.
Je refais encore les 15 km de La Crèche, le 21 décembre, en 1 h 05'37, puis la corrida de Magné, le 28 décembre en 43'11 sur les 10 km.
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