
"...Un Marathon... est-ce un bien ? Est-ce un mal ? Très franchement, je ne sais pas. Je vois simplement qu'à Paris, New York, Londres, plus de 30000 personnes sont au départ. Alors le marathon est une fête. Et vous connaissez quelqu'un qui ne voudrait pas participer à une fête ?..."
( Alain Mimoun, médaille d'or au Marathon des JO de Melbourne en 1956 )
Donc en 1983, je me lance, je vais faire un marathon ! 42.195 km, ça me noue un peu l'estomac d'essayer d'imaginer ça... voyons... c'est comme si j'allais de la maison à Niort en courant, et il resterait encore 10 bornes.... pfff, ça me coupe les pattes rien que d'y penser... alors, Mimoun, avec sa fête.... t'es sûr, Alain, que c'est une fête ? Une sorte de festival de cannes, alors ?
83, ça commence tranquille, avec des petites sorties prudentes suite à la tendinite de fin 82, et le traditionnel de Taillebourg, le 27 février. 1 h 38'15, RAS
le 20 mars, pour "voir comment ça fait après 21 km ", je m'inscrit à Montmoreau, en Charente, où on propose un 23.8 km, assez vallonné aussi. Pas trop rassurant, je passe au 20eme en 1h35 , mais je marche un peu ensuite, pour finir en 1h54'33. Conclusion : mon gars, si tu veux courir encore 19 km plus loin, t'as intérêt à t'entrainer un peu plus...
Courant mai, je me décide pour le marathon de Saint Jean de Monts, sur la côte vendéenne, le 7 Aout prochain. Entre temps, je fais un 18 km à Royan, avec une moyenne extraordinaire pour moi, 15.07 km/h, soit 1h11'38. En réalité, je pense que la distance avait été un peu surestimée par les organisateurs et probablement plus courte qu'annoncée. M'enfin, je trouve que j'ai une bonne allure, et là, pas de passage à vide, comme au printemps. C'est de bonne augure !
Je passe à 4 sorties par semaines pour augmenter le kilomètrage. 3 semaines avant le jour J, je fais en préparation une course à Arvert, 22.2 km, bouclée en 1h42'41, soit à 13 km/h, mais sans du tout forcer. J'essaye pour l'occasion ma premiere paire de Nike, achetée peu avant.
Puis, erreur de marathonien débutant, une semaine avant, au lieu de diminuer le kilomètrage pour rechercher la fraicheur, j'aligne plus de 80 km, histoire de me rassurer...
Bon, donc St Jean de Monts, 7 aout 83 , 8 heures du matin, au milieu de 700 autres fêlés, j'en mène pas large... je n'ai jamais couru plus de 2 h consécutives.... " la peur, c'est l'inconnu, mais pour qui ose l'affronter, ce n'est déjà plus l'inconnu " ( Antoine de St Exupéry ). Allez, c'est parti, on verra bien... super concentré pour ne pas partir trop vite (ni trop lentement, quand même ), je reste bien en dedans mes possibilités du moment ( 45 mn au 10eme alors que je peux faire moins de 41' à ce moment ) puis 1 h37'40 au semi, 1h57 au 25eme. Je ne saute aucun des 8 ravitaillements, tous les 5 km.
Pour un mois d'aout, il ne fait pas trop chaud, et le bord de mer apporte aussi un peu de fraicheur. Le parcours est assez roulant, pas de côtes marquées. L'allure baisse un peu, mais au 33e, je suis encore en 2h40 et tout est possible pour que je fasse moins de 3 h30.... et ma tendinite du genou se réveille brutalement et m'oblige à marcher beaucoup. Les 9 derniers kilomètres en 1h06 sont assez désagréables. Enfin je passe la ligne d'arrivée, en trottinant, mais c'est fait : JE SUIS MARATHONIEN !!!
Je pense que les 80 km faits la semaine s-2 etaient de la fatigue au lieu de chercher la fraîcheur, pour en être sûr, je recommencerai en fin d'année, avec un résultat encore pire....
C'est à peu près l'époque ou le premier numéro de "Jogging International " est publié. Je découvre les façons pleines de bon sens de s'entrainer de Serge Cottereau, qui du 1500 m aux 100 km de Millau a gagné des dizaines de courses, et avec un grand sens pédagogique, porte la bonne parole sur ses méthodes d'entrainement : pour lui un panachage de 3 allures pour progresser : 75% d'endurance ( lent ) 15% de "Résistance douce", allure un peu plus rapide, type semi-marathon et 10% de "Résistance Dure", fractionnant des durées courtes et intenses entrecoupées de récupération. C'est simple et efficace, et ça permet de varier l'entrainement et de ne pas tomber dans la monotonie ( varier aussi les parcours...)
Donc, je pense attendre 84 pour le prochain marathon, en faisant quelques semis ( ou approchant, car c'est une période ou on trouve n'importe quelle distance... ) le 4 septembre, à Burie, sur 19 km, joli circuit à travers bois, vignes et vallons, en 1h21'56.
Le 2 octobre , à Angers, sur un 20 km ou il fait assez chaud, temps lourd. 4 tours de 5 km avec plein de relances, en ville. 1h31'20, et 323eme sur 1200.
Le 23 octobre, à Rochefort Sur Mer , sur 20.8 km, avec un vent très fort, 1h35'23, 149eme sur 600.
Fin de saison étonnante : Alors que je pense faire à Rochefort ma derniere course de la saison, Gérard et la fine équipe de la BNP d'Angoulême me disent qu'ils vont faire le "Marathon Givré" d'Orléans, le 27/11, ils insistent pour que je participe avec eux...pff...1 mois pour préparer un marathon, même si je n'ai pas vraiment coupé... Et la même erreur qu'avant St Jean de Monts, en pire !!! 6 entrainements la semaine du 11 novembre, avec 91.3 km dans la semaine.... Abandon sur tendinite au genou au 22eme km, et rentrée pitoyable au Stade de la Source d'Orléans en auto-stop ( le marathon partait et arrivait au stade, mais le parcours était intégralement en forêt de Sologne ). Une expérience de plus dans la besace, à ne pas oublier si possible...
Un stand "Nike" au stade me permet néanmoins en attendant mes vaillants collègues d'acheter une nouvelle paire de Nike "Elite Classic", 240 grammes, que je reserverai aux compétitions, la semelle étant assez fragile. Ces chaussures me permettrons de signer de très bon chronos, dès Taillebourg 84.... prochain article du blog.
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